Adapter l'environnement

La découverte d'un nouvel environnement par une personne déficiente visuelle peut être sujette à une certaine appréhension. Toutefois, il est possible d'accompagner l'enfant dans cette exploration, afin qu'il puisse se saisir en toute confiance de ce nouvel espace et se l'approprier. Pour qu'il puisse tirer meilleur parti de cet environnement, certains paramètres primordiaux sont à prendre en compte. C'est le cas notamment de l'accompagnement dans les déplacements, ou encore de la luminosité de la pièce qui peut avoir des conséquences néfastes à la fois sur le bien-être et sur les performances de l'enfant s'il est mal adapté.
Dans cette optique, voici quelques pistes pour adapter l'environnement du cabinet.


Les déplacements

Lors de la découverte d'un lieu nouveau, l'adulte est une aide précieuse pour assurer le passage de l'enfant d'un endroit à un autre, notamment pour les enfants aveugles pour qui le contrôle visuel est impossible.

Il existe une technique de guide pour accompagner une personne avec une déficience visuelle importante dans ses déplacements. Le but du guide est d'assurer la sécurité de la personne (qui ne perçoit pas forcément, ou assez tôt, les murs, les marches, les obstacles), et de le rendre acteur de son déplacement. 

La technique de guide va évoluer avec l'âge et la taille de l 'enfant. Ce dernier va pouvoir tenir chez l'adulte :

  • l'index & le majeur (pour l'enfant jusqu'à 5-6 ans)
  • le poignet
  • l'avant bras du guide .
  • Pour à terme tenir le coude du guide. C'est cette méthode qui est utilisée par les plus grands et les adultes.

Une fois que l'enfant « tient » l'adulte, plusieurs règles sont à respecter pour assurer le bon déroulement du déplacement :

  1. Le placement de l'adulte par rapport à l'enfant : L'adulte est placé à côté de l'enfant, mais décalé vers l'avant. L'enfant est donc en retrait du guide, pour ne pas se situer sur une même ligne de déplacement.
  2. La verbalisation des actions futures afin que l'enfant puisse anticiper ce qu'il ne peut pas voir (un poteau, une marche...)
  3. En situation de passage étroit, c'est-à-dire d'endroits où le passage de deux personnes côte à côte est impossible, l'adulte s'arrête, et en mettant dans son dos le bras tenu par l'enfant, il verbalise alors le fait que l'on se met l'un derrière l'autre, et pourquoi.
  4. Dans le cas d'approche d'une marche ou d'une bordure :  Lorsqu'il se trouve face à ce type d'obstacle, l'adulte s'arrête, vérifie que l'enfant est bien placé en décalage derrière lui, et annonce le mouvement qui va être effectué : « Nous allons descendre une marche ». Il peut être intéressant de faire sentir à l'enfant avec ses pieds la bordure pour qu'il puisse se rendre compte de la situation. L'adulte passe ensuite avant l'enfant, tout en verbalisant son action. C'est ensuite au tour de l'enfant de suivre le guide.

Ces indications permettent donc à l'enfant avec une déficience visuelle très importante ou une cécité d'appréhender les déplacements dans un nouvel environnement de manière sereine et sécurisante. Il apprend ainsi, avec l'expérience, à se représenter ce lieu pour plus tard être autonome dans ses déplacements.


Aménager le bureau

L'espace et sa découverte.

Quand il entre dans le bureau de l'orthophoniste, l'enfant malvoyant ou aveugle ne perçoit pas nettement cet espace dans son intégralité d'un coup d'œil comme peut le faire l'enfant voyant. Il peut être alors intéressant de prendre le temps de découvrir avec l'enfant cet espace, son organisation, le matériel que l'on va employer avec lui. Cela peut passer par la verbalisation de la structure de la pièce, tout en faisant toucher les différents éléments dont on parle. Par ces différentes modalités, l'enfant se construit une représentation spatiale du bureau qui fait défaut en cas de malvoyance très importante ou de cécité.

/ ! \ Il est important d'avoir un espace au sol sans objets ou jeux par terre, ou de petits meubles sur le trajet qui pourraient venir entraver la marche et faire trébucher l'enfant lors de son exploration. En effet, l'altération de la vision empêche ne permet pas à l'enfant de percevoir ce qui est au niveau des yeux, et sur ce qu'il y a sur les autres niveaux.


L'éclairage

Chez la personne voyante, des modifications d'éclairement de l'environnement n'engendrent pas de changement majeur dans le quotidien. Pour les individus atteints de déficience visuelle, la luminosité et la variation de l'éclairage peuvent avoir des conséquences importantes sur les déplacements et les performances. L'éclairage est donc un élément primordial à prendre en compte. Sa mauvaise gestion peut entraîner une fatigue, des maux de tête, une gêne excessive voire des douleurs. Toutefois, les besoins varient d'une personne déficiente visuelle à une autre.

  • Certains enfants auront besoin d'un éclairage conséquent pour pouvoir discerner les objets ou leur feuille par exemple.
  • D'autres au contraire, photophobes, ressentiront une gêne extrême dans un environnement quelque peu lumineux. 
  • Des difficultés résident parfois lors des transitions lumineuses : l'adaptation lors de changements d'éclairage peut être ralentie, notamment lors du passage d'un environnement faiblement éclairé à un dont la luminosité est importante.

L'amélioration de la qualité de l'éclairage, ainsi que l'adaptation aux besoins spécifiques de l'enfant favorise donc une meilleure exécution des tâches et une diminution de la fatigue visuelle.

Comment faire pour adapter l'éclairage au mieux ?

Tout d'abord, il est indispensable de se renseigner sur la photosensibilité de l'enfant. Toutefois, il demeure indispensable, en séance, de rester vigilant aux différents signes pouvant rapporter une gène visuelle, comme un plissement des yeux, une mimique, un détournement de tête...

Ensuite, plusieurs sources d'éclairage sont à prendre en compte dans la gestion de la luminosité.

  • L'éclairage naturel.

L'adulte va devoir chercher à maîtriser son intensité pour s'adapter à l'enfant. Pour cela, l'usage de stores à lamelles (afin de régler le flux de lumière) ou de rideaux est facilitateur pour apporter une modulation de la lumière extérieure.

Si l'enfant est fortement gêné par l'éclairage naturel, sa position par rapport à la fenêtre est à surveiller : l'adulte doit s'assurer que l'enfant ne soit pas installé à contre-jour, ou qu'il reçoive sur lui de manière directe la lumière extérieure.

Si la lumière est au contraire nécessaire à un meilleur fonctionnement visuel, il est possible d'installer l'enfant près de la fenêtre, à condition qu'il soit placé de manière perpendiculaire à celle-ci afin d'éviter l'éblouissement.

  • L'éclairage artificiel

Il permet d'homogénéiser l'éclairage de la pièce, en apportant de la lumière dans les zones sombres afin de limiter les passages de situations éclairées à sombres et inversement, qui sont souvent source de désagrément pour l'enfant. Au niveau de l'orientation de la source, il est préférable de privilégier un éclairage indirect, afin d'éviter les phénomènes d'éblouissement et de reflets. Ainsi, une attention particulière doit être portée lors d'activités sur feuille (lecture, écriture...) car une lumière directe sur un papier blanc peut être très agressive et éblouir. Il faudra veiller également au positionnement de la source de lumière par rapport à l'enfant, lors des activités d'écriture notamment, afin que l'ombre de la main de l'enfant ne vienne pas gêner la vision de la feuille.

Il peut être intéressant de disposer d'interrupteurs munis de variateurs pour moduler l'intensité de l'éclairage et l'adapter aux moments de la journée et aux différents besoins de chacun

Pour résumé, l'objectif est d'adapter l'éclairage en fonction de la sensibilité et des besoins de l'enfant. On recherchera donc une luminosité homogène sur toute la pièce, avec des sources plus ponctuelles si nécessaire en fonction de l'activité (écriture, manipulation d'objet...). On veillera à préserver l'enfant de l'éblouissement et des reflets. Enfin, l'orthophoniste devra veiller au bon port des lunettes teintées si celles-ci sont prescrites.


Le poste de travail en cas de lecture en noir

Comme nous l'avons vu dans la partie « Conséquences de la déficience visuelle », l'atteinte de la vision lors d'activités de lecture ou d'écriture entraîne souvent une mauvaise posture de l'enfant : celui-ci essaie de se rapprocher le plus possible de sa feuille afin d'obtenir la meilleure perception possible du texte. Le tronc et la tête se mettent dans un mauvais alignement, pouvant engendrer des contractures se propageant au niveau de l'épaule et de la main. Cette crispation engendrée aura des répercussions sur le tracé, qui sera effectué avec une pression excessive. L'écriture peut alors être fortement altérée, la lisibilité est compromise.

L'utilisation de plan incliné ou de pupitre mobile peut diminuer cette distance œil/feuille en favorisant une bonne position du dos et du cou. Ainsi, l'enfant se penche moins, l'alignement dos-tête est de meilleure qualité, ce qui empêche la formation de contractures liées à cette posture.

Source : cflou.com

Source : hephaïstos.fr

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